Une vie bloquée entre deux mondes

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02 juillet 1986
 
 

Paraphrénie confabulante

 

La paraphrénie confabulante correspond au délire d'imagination décrit en France par Ferdinand Dupré. Elle se rencontre dans les deux sexes avec une égale fréquence. Le patient a souvent une personnalité hystéroïde avec notion importante de mythomanie. Le mensonge mythomaniaque est à la base de la fiction délirante du paraphrène .

Période d'état

Très variable, elle peut durer plusieurs années au cours desquelles le délire se développe insidieusement et lentement. Parfois le délire se constitue rapidement voire presque d'emblée. La paraphrénie confabulante se caractérise par une énorme production délirante. Le malade conte une série d'événements grandioses, étranges ou féeriques, dont il a été témoin ou qui lui ont été rapportés. L'exposé des faits délirants est fait de façon complaisante, surtout si l'auditeur semble captivé.Les thèmes délirants sont des thèmes de grandeur, notamment des idées de filiation illustre. Il y a rarement notion de persécution. C' est un ensemble de fictions romanesques, d'aventures se rapportant à la personnalité sociale de l'individu. Le délire s'enrichit continuellement de péripéties nouvelles entendues ou lues. Il ne s'accompagne pas d'hallucinations, et c'est d'ailleurs la seule paraphrénie sans manifestations psychotiques hallucinatoires. Les fabulations ne sont pas isolées mais font partie d'un ensemble ordonné d'histoires racontées. Le délire jaillit spontanément par intuition, et l'imagination est exaltée. Les éléments sont enchaînés selon les lois de la vraisemblance. Le délirant se réfère à des oeuvres, des pièces à conviction réelles.




Alain Repessé, paraphrène

Une vie bloquée entre deux mondes, l'un réel où il est contraint de s'adapter, l'autre irréel où il invente tout ce qui lui manque dans le premier et le rassure.

Capable de "bouger des montagnes" pour aider ceux qu'il aime, perdu à chaque modification de son environnement, rassuré par la présence de ma femme mais perdu s'il ne sait où je suis.

L'objectif, lui apprendre à vivre "sans bouées de secours" pour qu'il soit autonome si ma propre maladie me rend indisponible.

A 24 ans, après avoir "essayé" un foyer de vie, un CAT, un hôpital de jour et sans solution il revient dans la maison paternelle.

1er pas, 1er octobre, 1er appartement..

1er faux pas, 11 novembre , hospitalisation

1ère sortie, 16 janvier, retour à la vie normale le temps d'un week end

17 février 2011, sortie définitive.

Cette sortie est envisagée par le médecin sans nous avoir consulté: "bon il est sortant tout de suite". Même Alain n'était pas prévenu pensant simplement qu'il venait en weekend.

La prise de l'Aldol amène des affabulations toujours plus en plus importantes, l'absence d'encadrement de la part du CATTP le fragilise énormément.

Juillet 2014

Beaucoup de changements, une descente dans l'abîme de la maladie mentale.

Mai 2011

En ce mois de Mai, le calme semble revenu. Des activités encadrées par l'association RESEDA, le suivi de sa tutrice de l'UDAF, une prise régulière de ses médicaments cadrent bien Alain. Moins d'excitation, plus de contrôle de soi.

11 décembre 2011

Où en est-on du suivi des adultes handicapées mentaux? Pas trés loin à mon sens. Je vous détaille ci-après les structures qui s'occupent de mon fils.

Les soins sont, normalement, assurés par le CMP qui a en charge mon fils et qui doit le cadrer pour éviter les débordements. Or, à ce jour, le rôle du CMP se réduit à accueillir celui-ci le matin pour lui donner ses médicaments, lui offrir un café mais pas deux, et c'est tout....

Alain bénéficie de:

- 150 heures de PCH ( prestation complémentaire du handicap) assurées par l'association RESEDA (Roussillon Entraide & Service d'Accompagnement).

- Aide et la gestion de l'UDAF 66 qui gère ses finances et organise ses activités.

- Le soutien et la surveillance du "Relais fleuri", bar où tout le monde le connaît, l'apprécie et le surveille 24h/24h

- Le soutien de son père et de sa belle-mère, en filigrane 24h/24h, et lorsqu'il est à Montpellier.

et donc aucun soutien de l'organisme dont c'est le rôle .........

De plus, dans la mesure où nous avons osé dénoncer cet état de fait, le traitement inacceptable des psychiatres à l'encontre d'Alain, nous ne sommes plus acceptés comme représentants familiaux et nous ne sommes plus mis au courant des soins de celui-ci. ...............

A partir de ce jour, nous avons pris la décision de témoigner auprès des futurs infirmiers et intervenants de service psychiatrique afin que les choses changent.

Nos enfants ne sont pas des choses qui appartiennent aux psychiatres pour les essais, mais des êtres humains qui ont une famille et que l'on doit respecter.

16 décembre 2011

Un couple étonnant, le cheval et Alain.

Aucune peur, juste de la confiance.

Tu seras un homme mon fils

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,


Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre


Pourtant lutter et te défendre 


Si tu peux rester digne en étant populaire,



Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître,


Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;


Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

Rudyard KIPLING