Carol,
UPI C ICI (liste de diffusion)
1- Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Carol et je suis professeur des écoles depuis seize ans.
J’ai commencé en ZEP, dans une classe de CP pendant deux ans ! J’ai pris ensuite les plus grands : classe unique CM1/CM2 en ZEP, la même chose dans une petite école « campagnarde ». J’ai opté par la suite pour une longue période de remplacements en passant même par un intermède de « faisant fonction de maître E » au sein d’un RASED. Finalement il y a deux ans j’ai posé mes valises au sein d’une ULIS (anciennement UPI) au collège Giono d’Orange !
Actuellement je passe ma spécialisation (le CAPASH). En parallèle je suis une formation par correspondance en faculté de psychologie (admise en L3). Pour me « décoller » un peu du discours universitaire je suis par ailleurs inscrite au Collège de Clinique Psychanalytique du Sud-est où une fois par mois des professionnels interrogent leur pratique par des études de cas (psychanalystes, orthophonistes, enseignants...). Cette année nous travaillons sur l’enfant et le symptôme scolaire (vaste problématique).
2– Pourquoi ce choix de métier ?
Comme toutes les petites filles je voulais être maîtresse… Parcours ô combien chaotique puisqu’en 5 e je commence à décrocher ! Le manque de motivation fait que, cahin-caha, j’arrive jusqu’en 3 e mais je suis orientée en BEP sanitaire et social. C’était loin d’être gagné... Vers 18 ans je fais un premier bilan personnel, j’envoie un grand coup de pied à mon égo et je suis des cours du soir pour passer l’ESEU A (actuellement connu sous le nom de DAEU).... Je l’obtiens et m’inscris à une fac de géo tout en étant « pionne » pour pouvoir suivre mes études. J’arrive au but ! Hourra !!! Entre-temps pour être PE il faut la licence alors, qu’à cela ne tienne, je passe la licence, puis sait-on jamais dans la lancée, la maîtrise.
Voilà je rentre à l’IUFM et je suis admise sur liste complémentaire.
Même avec mon BEP sanitaire et social en poche, mon envie était d’être éducatrice… De fil en aiguille la motivation étant revenue j’ai pu me prendre à croire que je pourrai réaliser mon rêve de petite fille.
3- Pourquoi la liste de diffusion UPI C ICI ?
En arrivant sur l’UPI du collège Giono, j’ai remplacé une T2 (sortie de l’IUFM depuis 2 ans) et celle-ci m’a fait part de son malaise : mise à la sortie de l’IUFM sur un poste réservé puis ensuite sur l’UPI elle a fait un travail formidable au détriment de sa forme physique et morale. Se sentant isolée, avec des professeurs du collège mais en étant professeur des écoles, dans une énorme structure avec des hiérarchies diverses (principale/IEN ASH), elle a plus d’une fois « craqué ». Je me suis dit : « Pourquoi ne pas faire une liste ou chacun pourrait par sa participation, ses conseils, son aide, son écoute, apporter aux autres cette sensation d’appartenir à un groupe ? » La liste a été créée sur Yahoo. Parfois vivante, parfois endormie, elle réunit actuellement 106 membres : des professeurs d’ULIS collège ou lycée, des référents MDPH, une enseignante de CLIS, une maman dont l’enfant est en ULIS…
4– Quels sont les points positifs de votre travail ?
Beaucoup de points positifs : nous suivons les adolescents quatre années et nous sommes à même de voir quels ont été leur progrès (souvent importants).
Les relations et le tissage d’un réseau obligatoire afin d’être le plus réactif possible pour coller au plus près au projet individuel du jeune [ relation avec la SEGPA, avec les professeurs incluant les élèves, avec l’IMPRO, avec divers services tels SESSAD, CMP etc...].
L’établissement d’un dialogue basé sur la confiance et l’écoute vis-à-vis des parents mais aussi de la hiérarchie du collège.
