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Sophie Lanis

UPI TSL

site www.positi-dys.com

  • Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Sophie Lanis et je suis enseignante depuis 1995.

A 19 ans, j’ai commencé par être surveillante d’externat dans des collèges du Nord de la France.

J’aime la période que traversent les jeunes de collège : complexe, parfois torturée, imprévisible mais tellement riche de découvertes, de jaillissements de la future personnalité et de revirements positifs possibles. Je trouve qu’à cet âge on peut vraiment aider un jeune à se diriger vers une meilleure estime de soi.

Par ma formation de base, je suis professeur de Lettres Modernes. J’ai commencé ma carrière en enseignant le Français dans les classes de 3 ème d’insertion, de 4 ème d’aide et soutien, et travaillé par goût personnel dans les collèges difficiles. J’aime la diversité et les défis.

Dans ces classes, j’ai rencontré un nombre conséquent de jeunes en détresse, en révolte, et qui ne maîtrisaient pas les savoirs fondamentaux, tels qu’une lecture efficace et un langage écrit minimum. J’ai donc « appris à leur ré-apprendre » à lire, sur le tas, toute seule.

Lors de ma première année d’enseignement, j’ai eu à ma charge un élève très lourdement dyslexique : je me suis trouvée devant un défi de taille et me suis passionnée pour tout ce qui a trait aux troubles du langage, de l’apprentissage et de la communication.

Pendant mes congés parentaux, je me suis formée à la Programmation neuro linguistique, outil d’aide à la personne qui m’a permis de travailler plus efficacement sur les blocages scolaires de mes élèves.

J’ai fait un stage chez une orthophoniste pas comme les autres (Béatrice Sauvageot), qui travaille avec un médecin neurologue et considère le trouble « dys » comme un tout, corps/esprit.

Par la suite j’ai également appris d’autres techniques inspirées de l’ergothérapie et de la psychomotricité, qui m’ont aidée dans le guidage des ados « dys » que j’ai eus à ma charge dans l’UPI TSL pendant 3 ans. La spécialisation 2 CA-SH option D (certificat pour l’adaptation et la scolarisation des élèves en situation de handicap, option « champ mental », réservée aux enseignants du second degré) a été une aubaine pour moi : j’ai pu obtenir la mission de mettre en place une UPI tsl-tsa (troubles sévères du langage/des apprentissages) dans ma région d’exercice, le Val d’Oise (UPI du collège Chénier à Eaubonne).

Forte de cette expérience, j’ai pu ensuite intervenir auprès d’ équipes d’enseignants de collège et de primaire, (Inspection Académique du Val d’Oise et I.N.S.H.E.A.) avec le plaisir de partager les expériences et de rassurer les collègues qui doutent souvent de leur capacité à aider les enfants en situation de handicap.

  • Pourquoi ce choix de métier?

 

J’ai la passion des enfants, j’ai trois frères et sœurs et une flopée de cousins-cousines tous plus jeunes que moi. J’ai vécu étant petite avec une admiration sans bornes pour une tante qui était maîtresse d’école, et qui représentait à mes yeux un modèle de mère et d’enseignante.

Enfin, en tant qu’élève, l’école a toujours été pour moi un lieu où tous les avenirs sont possibles.

D’un point de vue plus personnel, j’ai eu un oncle handicapé, que je n’ai jamais vu car il était hospitalisé très loin, mais dont la charge a pesé sur la famille d’une façon omniprésente. La culpabilité de ne rien pouvoir faire, surtout.

En grandissant, je n’imaginais pas faire autre chose que de guider des jeunes en grandes difficultés : juge pour enfants, éducatrice spécialisée, conseillère d’éducation, psychologue, tous ces métiers m’attiraient mais finalement mon choix s’est tourné vers l’enseignement, avec l’idée constante de travailler sur l’entité « adolescence et corps/esprit ».

 

  • Pourquoi le site «www. positi-dys.com » ?

La dyslexie et troubles associés engendrent souvent des commentaires négatifs, et un certain fatalisme. Pour moi il était important de dédramatiser, mais aussi d’essayer de porter un regard nouveau sur ces cerveaux qui fonctionnent différemment de l’ordinaire, mais pas forcément, comme on pourrait le croire, moins bien.

Peut-être est-ce mon caractère optimiste, peut-être mon expérience auprès d’enfants « qui s’en sont sortis », qui m’ont poussée à vouloir valoriser ces « cerveaux singuliers ». Le site a d’abord existé sous forme de blog, créé avec les jeunes, et pour ces jeunes, pour leur prouver que même avec leur trouble, ils avaient droit comme tout autre individu, à la reconnaissance de leurs points forts, à l’expression de soi.

Trop souvent les personnes « dys » sont identifiées par leur trouble et non par leur personne réelle… Imaginerait-on qu’on désigne les gens uniquement sur leurs défauts ?

La dyslexie est un trouble qui ne se voit pas tant qu’on ne lit ni n’écrit, et pourtant, nombre de personnes « dys » vivent dans la honte et la mésestime de soi. Ce site leur rend la parole, et rend hommage aux jeunes que j’ai pu guider, tout en essayant de donner des pistes aux enseignants qui chercheraient à mieux aider les enfants dans leurs classes.

Bien sûr, rien ne remplace l’échange réel entre individus, mais c’est un pas.

 

  • Quels sont les points positifs de votre travail ?

Travailler en UPI permet d’aller au fond des choses avec l’enfant. Dans l’UPI où j’ai travaillé, le nombre n’a pas dépassé quinze inscrits, et les jeunes étaient rarement regroupés en même temps.

Cela permet de prendre le temps d’évaluer les vrais besoins prioritaires des jeunes inscrits chez nous. La salle de l’UPI est une zone protégée où les ados peuvent « se dire » sans honte, sans peur du regard d’autrui, sans complexe.

Le petit groupe crée un cocon qu’il faut veiller à ne pas trop resserrer pour ne pas obtenir l’inverse de ce qu’on cherche : l’autonomisation des jeunes et l’obtention d’une orientation choisie et non subie.

Ce type de poste, très contraignant d’un point de vue de la somme de tâches à gérer, a tout de même pour avantage l’extrême richesse des échanges avec tous les professionnels : collègues, orthophonistes, centres référents, et autres professionnels pouvant venir en aide aux jeunes et à leurs familles (détail très important, la guidance des familles) : psychologues, psychomotriciens, ergothérapeutes.

On s’enrichit soi-même beaucoup et on apprend aussi sur soi, sur ses limites !

Enfin, étant donné qu’on cherche à reconstruire les bases des cycles de primaire non réussis, quand on travaille en UPI, on a toute latitude pour les séquences d’enseignement.

 

 

  • Que doit-on changer pour une meilleure adaptation de nos élèves ?

Tout !

Non, je plaisante, mais quelle vaste question !

Peut-être l’idée qu’un cerveau « dys » n’écrit peut-être pas mais est tout-à-fait capable de restituer des connaissances à l’oral, par schémas, autrement…

Peut-être l’idée qu’un dysphasique ne parle peut-être pas (bien, facilement, beaucoup) mais s’il a acquis la lecture et un langage écrit fonctionnel, qu’il peut au contraire être performant tant qu’on ne lui impose pas sous contrôle une communication orale ?

Faire évoluer la façon de penser l’intelligence et la façon d’évaluer les performances, ça oui, ça serait une belle avancée.

 

Et puis, arrêter de regarder ces jeunes par la lorgnette du trouble… M. n’est pas d’abord un « dys », c’est d’abord M, un petit gars avec une personnalité, des faiblesses (comme nous tous) et des forces (comme nous tous). C’est sur ça qu’on doit s’appuyer pour rééduquer les dys, pas sur leur trouble uniquement.

 

Ce changement de regard vaut pour toutes les différences du monde…et quand on réfléchit, on est tous concernés par des forces, et des petites ou grandes faiblesses, non ?

 

 

Et hop en haut

 

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